La féminisation des pratiques en montagne : un engagement fort de la FFCAM

Impulsée par le Ministère des Sports, la politique de féminisation des pratiques sportives s'intègre à la FFCAM dans un dispositif plus large appelé « Projet Égalité ». Depuis une quinzaine d'années, la Fédération déploie une multiplicité d'actions.

Festival Femmes en Montagne Un festival soutenu par la FFCAM.
© Sandrine Chiarena

La FFCAM partenaire du festival Femmes en Montagne

Créé en 2019 par Tanya Naville, ancienne compétitrice en ski alpinisme et coordinatrice du GFHM (Groupe féminin de haute montagne), le festival Femmes en Montagne est soutenu depuis trois ans par la FFCAM. Une implication logique pour la Fédération qui travaille depuis plus de quinze ans à la féminisation des pratiques via son Projet Égalité, réponse à la politique de mixité initiée par le Ministère des Sports. Chargée de mission à la Direction technique nationale (DTN) de la FFCAM et référente mixité, Émilie Kling suit de près les actions de féminisation déployées par la fédération. « Notre partenariat avec le festival Femmes en Montagne est la suite logique de notre stratégie de féminisation », explique Émilie qui a elle-même intégré un groupe féminin d'alpinisme en 2023. « Il est essentiel de communiquer autour de la pratique féminine pour la valoriser et susciter des vocations. Le festival contribue à la médiatisation qui complète notre soutien à la pratique sur le terrain. »

Des groupes 100 % féminins

Au-delà des partenariats événementiels, la FFCAM crée des groupes spécifiquement féminins. Une démarche qui pourrait sembler contestable lorsqu'on vise un objectif de mixité accrue et d'égalité entre les sexes, mais une approche qui se révèle nécessaire et efficace. « L'expérience montre que passer par des groupes non mixtes permet paradoxalement d'atteindre plus facilement l'égalité », affirme Émilie Kling. « Pratiquer entre femmes permet d'évoluer en toute bienveillance, de s'épanouir davantage, d'acquérir de la confiance en soi avant d'évoluer en mixité. »

Des groupes féminins d'alpinisme ont ainsi émergé, à l'image du Groupe d'alpinisme au féminin de Savoie et Haute-Savoie (GAF 73-74), tandis que des clubs 100 % féminins ont été fondés, comme Girls to the Top ou Lead the Climb. En 2023, la FFCAM et l'École nationale de ski et d'alpinisme (Ensa) ont fondé un groupe destiné à accompagner des femmes vers le haut niveau et la professionnalisation (accès au diplôme de guide). Ces groupes féminins se font de plus en plus connaître grâce aux réseaux sociaux et incitent d'autres sportives à se lancer dans des activités de montagne, à intégrer des clubs, voire à candidater pour entrer dans l'un des collectifs portés par la FFCAM. 

Des résultats d'ores et déjà satisfaisants

Ce programme d'actions semble avoir porté ses fruits : 42 % des licenciés à la FFCAM sont des femmes. Si ce score est une réelle satisfaction, la fédération souhaite le faire encore croître et, en parallèle, augmenter la part d'encadrantes, qui s'élève aujourd'hui à 25 %. Comme dans d'autres disciplines sportives, mais aussi comme dans le monde du travail, on observe que les femmes prennent peu le lead et suivent moins les formations leur permettant d'accéder à davantage de responsabilités. Le passage par des groupes et des dispositifs 100 % féminins n'est pas une fin en soi, mais le moyen de renforcer la confiance en soi et d'accompagner la montée en compétences avant de générer un nouvel équilibre entre les sexes. « Au sein des groupes espoirs alpinisme ou escalade de la fédération, la parité est de plus en plus présente », note Émilie Kling. « Chez les jeunes, les choses évoluent sensiblement, ce qui laisse penser que les actions de la fédération ont un réel impact. » Un constat plein d'espoir pour un avenir en montagne toujours plus féminin.