GESAN : départ imminent pour le Kirghizistan
Le Groupe Excellence ski alpinisme part en expédition au Kirghizistan dans quelques heures. Le projet est d'ouvrir un itinéraire en traversée dans les montagnes de la région de Karakol.





Lors de son cycle de formation, chaque promotion du Groupe Excellence Ski Alpinisme nationale (GESAN) a pour objectif d'aller explorer des montagnes qui ont encore peu ou pas été skiées. La promotion 2023-2024 a opté pour celles du nord-est du Kirghizistan, autour de Karakol. Ses membres partent du 22 février au 10 mars pour une dizaine de jours d'exploration sur place. « Les montagnes de l'Asie centrale sont généralement peu fréquentées, c'est encore plus le cas l'hiver, où elles ont été très peu explorées », explique Thomas Pueyo, membre du groupe. Blessé, il ne pourra accompagner Alexandre Liotard, Marc Perrocheau, Julia Garriga, Alexis Côme, Louis Charpentier, Florent Besses l'encadrant et Olivier Oudard, le guide, sur cette expédition.






Il avait en revanche fait partie de l'édition 2021, qui se déroulait déjà en Asie centrale, au Tadjikistan, qui avait d'ailleurs fait l'objet d'un film : « Ces vastes régions montagneuses, sur lesquelles on trouve peu d'informations, laissent énormément de possibilité pour l'exploration », justifie-t-il. Le groupe s'était rendu dans le massif du Pamir, au sud-est du pays : « L'objectif n'était pas de gravir un sommet, mais de dessiner une haute route à ski dans le massif. Nous avons visé une vallée d'entrée et une vallée de sortie, ralliées par des cols et des vallées glaciaires. »






Même topo pour le Kirghizstan, où le groupe espère trouver dans les hauts reliefs qui entourent le lac Lessik des « endroits skiables et en condition ». « Certaines montagnes peuvent trop raides, trop rocheuses, des glaciers trop crevassés… nous affinerons l'itinéraire sur place. » Ainsi, à une semaine du départ lors de la réalisation de cette interview, les membres du groupe ne s'étaient pas encore arrêtés sur une zone précise. Ils n'avaient cependant aucun doute sur le poids de leur sac (30 à 35 kilos) et les températures encourues (-30 à -50C° en temps normal) : « Il faut trouver le bon ratio chaleur, compacité et poids : un casse-tête ! » Pas de pulka bien sûr, le terrain et les dénivelés sont loin de s'y prêter : « 2000 m positif par jour en moyenne, mais nous pouvons pousser jusqu'à 3000 les jours où nous serons en étoile. Nous pouvons skier jusqu'à 8 heures par jour. » Lors de la dernière expédition au Tadjikistan, les skieurs avaient englouti en deux semaines 12 000 à 15 000 m de dénivelé et parcouru 200 km.






Une diagonale des fous en Vanoise
Pour s'entrainer, se fédérer, le GESAN a réalisé un raid à ski en Vanoise l'année dernière. Initialement, ce raid devait se tenir dans les Alpes Grées, à la frontière italienne, entre la Haute Maurienne et la Tarentaise. Une destination accessible en mobilité douce, ce qui était un prérequis pour les membres du groupe. « Nous devions partir de Val Cenis, et traverser ce massif jusqu'à Bourg-Saint-Maurice, mais la nivologie était trop dangereuse sur ce secteur des Alpes ». Les participants se sont donc rabattus sur la Vanoise, une destination qu'ils pouvaient toujours rallier en train et bus. De Lanslebourg, les skieurs ont tracé une diagonale entre le refuge de la Femma, celui du Col de la Vanoise et enfin celui de la Dent Parrachée. Entre les refuges, des étapes à 2500-3000 m de dénivelés.
Estéban Oliveira* et ont poussé le défi jusqu'à partir de chez eux à vélo. De Vallouise, ils ont roulé jusqu'' Névache pour rejoindre la Maurienne à ski en traversant le Thabor.
* Esteban devait faire partie de l'expédition au Kirghizistan. Il nous a malheureusement quittés fin décembre, dans un accident de montagne. Personnalité solaire, très appréciée dans le groupe et dans milieu de la montagne, il laisse un grand vide.
Photos de Thomas Pueyo