Montagne et mobilité douce : le combo écolo
Au Club alpin de Belfort, Marie-Pascale Jeannin a lancé l'an dernier le projet « L'aventure au bout du quai », une combinaison réussie entre randonnée et mobilité douce. Cette initiative s'inscrit parfaitement dans la démarche environnementale de la FFCAM.






Dans le cadre de son opération « Que la montagne est belle ! », la FFCAM valorise les engagements des clubs en faveur de pratiques sportives respectueuses des milieux naturels. Dans la droite ligne de l'édition 2024 placée sous le thème « Comment réduire son empreinte carbone », le projet baptisé « L'aventure au bout du quai » est porté depuis 2023 par Marie-Pascale Jeannin, adhérente du Club alpin de Belfort. Le principe est simple : organiser des sorties sans prendre la voiture, mais en empruntant le train. « A Belfort, on a la chance d'avoir plusieurs lignes qui permettent de rejoindre les Vosges au nord et la Suisse au sud-est », précise Marie-Pascale, initiatrice rando. « Plusieurs sorties sans voiture étaient au programme du club en 2023 et 2024 – vélo-rando et train-vélo-escalade – mais le projet que j'ai porté se limite à la combinaison train et rando. »
Une initiative qui a rapidement séduit
Dès le lancement de la première sortie, le succès est au rendez-vous. « Nous devions nous rejoindre à la gare et j'ai eu le plaisir de voir arriver des gens à pied, en bus ou à vélo. Ils jouaient le jeu jusqu'au bout ! », se réjouit Marie-Pascale. Rapidement, quelques difficultés ont été identifiées, mais facilement résolues : il n'était pas évident pour tout le monde de savoir où acheter un billet de train et, au regard du temps de transport allongé par rapport à la voiture, il a vite semblé plus pertinent de proposer des week-ends plutôt que des sorties à la journée. « Nous avons gagné en convivialité et en temps partagé tous ensemble », se satisfait Marie-Pascale. Les sorties se sont ainsi enchaînées : crêtes du Jura suisse en octobre 2023, vallée du Doubs en novembre, crêtes des Vosges en décembre et, enfin, châteaux forts d'Alsace en avril 2024.
Le train, une option décarbonée… mais pas que !
Grâce à une électricité très décarbonée en France et en Suisse, le train reste l'un des modes de transport les plus écologiques. Au-delà des considérations environnementales, le rail présente bien d'autres avantages.« On n'est pas obligé de retourner récupérer une voiture au point de départ et d'organiser des navettes, ce qui favorise réellement l'itinérance », indique Marie-Pascale Jeannin. « Et puis on profite du paysage pendant le voyage et on ne rencontre aucun problème de parking au départ de la rando. » Il faut toutefois davantage anticiper la sortie, non seulement en réservant son billet, mais aussi en prévoyant des échappatoires pour écourter la randonnée afin de ne pas rater le train du retour. « Il faut surtout changer d'état d'esprit quand on utilise le train ou le bus : le champ des possibles dépend du maillage des transports en commun, donc il faut commencer par regarder où vont les trains et à quelle heure, puis envisager une sortie à partir de la desserte existante », conseille Marie-Pascale.
L'expérience menée au Club alpin de Belfort témoigne en tout cas de la facilité de mise en œuvre d'une pratique outdoor plus respectueuse de l'environnement. « J'ignore si les quelques kilos de CO2 économisés feront pencher la balance d'un côté ou de l'autre, mais, pour moi, le plus intéressant dans cette démarche est une sorte de liberté retrouvée et un autre rapport au milieu montagnard qui mérite bien d'être protégé », conclut l'initiatrice de ce projet qui pourrait bien faire des émules.
Pour bénéficier de l'accompagnement et du soutien de la FFCAM dans un projet de pratique sportive respectueuse de l'environnement, contactez la Commission fédérale de protection de la montagne : cfpm@ffcam.fr