Groupe féminin ENSA-FFCAM : première session pour la promotion 2025-2028
La première session de la promotion 2025-2026 du groupe ENSA-FFCAM s'est déroulée en juin 2025, et l'été s'annonce riche en courses pour les neuf stagiaires.






Créé conjointement par l'École Nationale de Ski et d'Alpinisme (ENSA) et la FFCAM pour inciter plus de femmes à intégrer le Groupe Excellence Alpinisme National (GEAN) et le cursus du diplôme d'État Alpinisme – Guide de haute montagne, le groupe féminin ENSA-FFCAM vivra en 2025-2026 une nouvelle étape avec la sélection de 9 nouvelles stagiaires : Adélie Magne, Alexandra Le Trionnaire, Anna Dat, Annabel Perruchon, Élise Esperne, Fanny Pagnier, Mikela Atchoarena, Violette Lamure et Vivienne Langen. « Les profils de la nouvelle promotion sont très variés : les filles ont des parcours très différents », indique Élodie Lecomte qui encadre le groupe pour l'ENSA en binôme avec Stéphane Benoist pour la FFCAM. « Elles ont été sélectionnées selon des critères bien définis, mais aussi selon leurs motivations et leur engagement à participer à la totalité des cinq modules thématiques programmés dans l'année. » Sur plus de 35 dossiers, seuls neuf ont été retenus pour intégrer la formation.
Une première session à Chamonix
Du 6 au 8 juin derniers, les neuf filles et leurs deux encadrants se sont ainsi rassemblés pour la première fois à Chamonix pour un module dédié aux fondamentaux de l'alpinisme estival et à l'évolution en corde courte. « La météo était mauvaise, donc nous avons essentiellement abordé les aspects théoriques les deux premiers jours avant de partir faire une course en Italie : les Aiguilles Marbrées avec une approche glaciaire et des arêtes en mixte », évoque Anna Dat, la cadette de la promotion (24 ans) qui prépare aussi son DE Escalade.
L'objectif de ce premier rassemblement était de poser des bases communes pour les prochaines sorties. « Nous voulons ainsi nous assurer que tout le monde a les bases essentielles pour s'encorder, que les comportements fondamentaux sont acquis et que nous parlons tous le même langage », indique Élodie Lecomte. La promotion actuelle a surpris les formateurs en faisant preuve d'un très bon niveau en escalade, discipline particulièrement importante pour développer d'autres habiletés.
Des courses estivales en petits groupes
Après cette mise en jambes en juin, le collectif se divisera en trois groupes de trois stagiaires encadrées par un formateur pour partir en montagne tout au long de l'été. « Nous ferons des courses d'envergure afin de développer la confiance : non seulement la confiance en elles et entre elles, mais aussi la confiance que nous, encadrants, pouvons avoir en elles », précise Émilie Lecomte. Ces expériences de deux jours chacune permettront aux participantes de renforcer et développer leurs connaissances et leurs savoir-faire en alpinisme avant les sessions automnales et hivernales centrées sur le terrain d'aventure (septembre), le ski de montagne et l'escalade sur glace (hiver 2025-2026). « Nous aborderons toutes les disciplines, y compris le ski. Mettre en pratique les connaissances théoriques est une vraie chance, surtout avec l'encadrement de qualité dont nous bénéficions », se réjouit Anna Dat.
Une dynamique positive pour encourager la pratique féminine
Les groupes féminins n'ont plus à faire leurs preuves tant leurs effets bénéfiques sur la féminisation des pratiques de montagne sont avérés. Le probatoire estival du diplôme d'État Alpinisme - Guide de haute montagne qui se déroulait il y a quelques semaines voyait ainsi se présenter deux candidates de la promotion 2023-2025 du groupe ENSA-FFCAM qui avaient déjà réussi la partie hivernale de l'examen. Une preuve tangible de l'effet positif des groupes féminins qui se verra encore davantage à plus long terme, comme le confirme Émilie Lecomte : « Ces groupes ont un véritable effet boule de neige au fil des années. Il est essentiel de donner des modèles féminins aux femmes car elles peuvent s'identifier et se projeter. »
Par ailleurs, depuis sa création, le groupe ENSA-FFCAM a toujours été animé d'une dynamique positive pour les stagiaires. Loin de tout esprit de compétition, loin aussi de tout complexe d'infériorité – parfois sensible dans les groupes mixtes où les hommes tendent à prendre systématiquement le lead – les stagiaires s'entraident, se motivent, s'acceptent telles qu'elles sont. « Tous les retours que nous avons eus des années antérieures ont été très satisfaisants. Les groupes fonctionnent très bien, à tel point que plusieurs filles font même des sorties entre elles en-dehors des sessions du groupe », conclut Élodie Lecomte.
© Images : groupe ENSA FFCAM