Refuge du Goûter #1 : un nouveau fondoir à neige pour la saison 2025

Fin novembre, la réception des travaux du fondoir à neige du refuge du Goûter a marqué la fin d'un chantier entrepris durant l'été 2024. Conséquence d'un sinistre, cette rénovation a bénéficié de l'expérience acquise pendant 10 ans d'exploitation.

Refuge du Goûter, massif du Mont Blanc Le fondoir à neige se situe à l'arrière du refuge du Goûter.
© Marie Paturel

« Pour accueillir le public, un refuge a impérativement besoin d'eau. À 3800m, il n y'a que de la neige. Il faut donc en produire en quantité suffisante. La capacité d'acceuil du refuge du Goûter est de 120 personnes », explique Jérémy Pouge, chargé de projet à la FFCAM. La solution trouvée fut de construire un fondoir. Un local technique en inox dont le toit est réchauffé par la chaleur produite grâce aux panneaux solaires thermiques. L'eau provenant de la neige déposée sur le toit s'écoule dans les cuves stockées à l'intérieur du local. « Comme pour la plupart des équipements du Goûter, ce fondoir est un prototype. Il a été conçu spécialement pour ce refuge. Sur le terrain, les choses ne se passent pas exactement comme sur le papier », ajoute Jérémy Pouge. « De l'eau de fonte imprévue est venue buter contre le fondoir et le refuge, provoquant des infiltrations dans le fondoir », poursuit Philippe Caire, architecte au sein du cabinet Architecture Energie sollicité par la FFCAM pour ces travaux de rénovation. Conséquence : le sol et les murs du bâtiment situés à l'arrière du refuge se sont gorgés d'eau et d'humidité. Les dégâts sont tels que d'importants travaux se sont révélés nécessaires. 

Un chantier extrême


Le refuge du Goûter n'est pas un refuge comme les autres. Non seulement au regard de son altitude (3 817 mètres), mais aussi de sa fréquentation, étant la dernière halte sur la voie normale du mont Blanc. « C'est le seul chantier de ma carrière sur lequel j'ai eu dû prévoir des opérations de déneigement-déglaçage avant d'entamer les travaux », évoque Philippe Caire. « Nous avons mis six semaines à le dégager. Le local fondoir était enseveli sous 2,50 mètres de neige et de glace. »
Une rénovation de grande ampleur a dès lors commencé. Plusieurs corps de métier se sont succédé au refuge du Goûter : architecte, bureau d'étude, puis charpentier, plombier, électricien. Une société d'héliportage a été chargée du transport de matériel et du personnel. « Nous avons été énormément mobilisés de mi-août à début novembre pour réaliser les rotations », indique Théo Vaillant, assistant de vol et chargé de projet au sein de Savoie Hélicoptères. « Les conditions météo ont été très compliquées, notamment en septembre, avec des journées de vent qui nous ont empêchés de travailler. » Malgré ces aléas météo, le chantier a pu s'achever mi-novembre, avec seulement quelques semaines de retard. 

Refuge du Goûter, massif du Mont Blanc Le fondoir à neige a fait l'objet d'une rénovation complète.
© FFCAM

Une réflexion technique approfondie 

Heureusement, les opérateurs du chantier ne se sont pas repartide zéro : « J'ai participé à la construction du refuge il y a douze ans, sur la partie solaire. Avec l'équipe du chantier du fondoir, nous avons essayé d'apporter des améliorations techniques qui tiennent compte de l'expérience  positive et négative des dix années d'exploitation », confirme Jean-Philippe Lansard de l'entreprise Solaravis. Des matériaux imputrescibles comme le verre cellulaire ont ainsi remplacé la laine de bois originelle. Les tôles du toit ont été épaissies (passage de 2 à 4 mm) et leur nombre a été accru afin d'éviter l'effet de voûte, totalement inattendu. Les cuves de stockage de l'eau ont été changées et rendues plus fonctionnelles pour le gardien et son équipe (intégration d'une vanne de vidange basse et accès facilité pour leur nettoyage). 

Les travaux sur le fondoir du Goûter 2024 en images