Dix ans d'engagement pour l'Estérel : au club alpin français de l'Esterel, des bénévoles au service du territoire
À l'heure où la préservation des espaces naturels devient un enjeu majeur, le club alpin français de l'Esterel prouve combien l'action bénévole peut, concrètement, changer le visage d'un territoire.

Depuis près de dix ans, des bénévoles du club se mobilisent pour protéger, restaurer et valoriser le massif de l'Estérel, un site classé depuis 1996 et géré par l'office national des forêts (ONF).
Retour sur une décennie d'initiatives où passion du terrain, expertise et sens du bien commun se sont conjugués pour la réalisation d'actions marquantes.
2016–2020 : structurer, observer et comprendre le massif
Pendant cette première phase, les bénévoles du club alpin français de l'Esterel ont participé activement aux grandes études structurantes du territoire, en lien avec les différentes parties prenantes. En complément des réunions de concertation, ils ont mené plusieurs interventions de terrain (relevés GPS, repérage d'anomalies, cartographies, repérages photos, propositions d'itinéraires pédestres à inclure dans le « schéma d'accueil du public »*) pour apporter des éléments nécessaires à un premier état des lieux, repris par la suite dans la labellisation « Grand Site de France » du massif.
*le Schéma d'accueil du public définit les règles et aménagements, portes d'entrée du massif, accès, parkings, circulation des véhicules motorisés, réseaux d'itinéraires pédestres, VTT, cheval, destinés à être cartographiés, balisés, entretenus… de même pour l'escalade (falaises)

2019–2021 : restaurer, sécuriser, nettoyer
La période suivante a vu s'intensifier les opérations « de terrain » (réparation et sécurisation), notamment après les dégâts causés par plusieurs événements climatiques. Les bénévoles ont par exemple construit en urgence une passerelle sur le sentier de grande randonnée au départ de la maison forestière du Malpey, devenu impraticable après un orage. Ils ont participé au nettoyage d'itinéraires dégradés, à la réfection de marches, à l'élimination d'espèces invasives comme la menthe poivrée ou encore au débroussaillage d'accès stratégiques.
À partir de 2021, un nouveau volet d'actions s'engage : la lutte contre les pollutions chroniques et les dépôts sauvages. Le nettoyage de la zone dite de la prison ou l'enlèvement d'un dépôt sauvage de pneus anciens près de Roussivau, témoignent de la détermination du club à restaurer des zones sensibles hélas polluées, dégradées et détériorées bien que fortement protégées (Site Classé, Natura 2000, Forêt Domaniale, Réserve Biologique, etc.).
Ci-contre : nettoyage du site dit « de la Prison », au cœur de la RBI – Dépose de ferrailles, barbelés et anciennes clôtures polluant le site © Jean-Jacques Bianchi


2022–2024 : biodiversité, lutte contre les tags et inventaires environnementaux
Les dernières années marquent une montée en puissance des actions liées à la lutte contre les anomalies liées à la sécurité des usagers et aux dégradations humaines.
Le club alpin français de l'Esterel a participé à plusieurs projets d'ampleur dans les arboretums de Tassili ou du Caneyret, en lien avec l'ONF. A Tassili, la menace des coques d'hakéas (espèce invasive et inflammable) est réelle et difficilement contrôlable. Les travaux sur des clôtures obsolètes, le drainage de sentiers ou le dégagement de l'accès à des citernes incendies enterrées ont permis d'améliorer la sécurité incendie dans des secteurs vulnérables du massif.
Autre engagement marquant : la lutte contre les tags. Rochers, murs, transformateurs, citernes, falaises du littoral : les bénévoles sont intervenus sur des dizaines de sites pour effacer ces dégradations. En 2024, une campagne générale a été menée pour nettoyer les tags, souvent en collaboration avec la police municipale ou le centre de loisirs jeunesse (CLJ) de Fréjus-Saint-Raphaël pour des actions pédagogiques auprès des jeunes.
Ci-contre : Fabrication et pose d'une passerelle franchissant une brèche ouverte sur un GR © Jean-Jacques Bianchi
2025 : transmission et projets d'avenir
L'année 2025 a confirmé la dynamique collective. Les bénévoles ont participé au reboisement du Dramont en préparant le terrain et en transplantant 300 eucalyptus avec les jeunes du CLJ. Ils ont poursuivi leurs missions de nettoyage, de réfection d'équipements et d'effacement des tags sur l'ensemble du massif.
Deux réalisations marquantes :
- La remise à neuf complète des mains courantes menant à la grotte de la Sainte-Baume, un lieu emblématique où la sécurité des visiteurs exigeait une intervention urgente.
- L'effacement des tags sur la plage du Débarquement du 15 août 1945, à Boulouris, où depuis des années les commémorations se déroulaient dans un environnement pollué visuellement par des dizaines de mètres de tags
Toutes ces interventions ont en commun la même exigence : elles s'inscrivent dans le cadre légal et en coopération avec des acteurs institutionnels comme l'ONF ou la DREAL. Au fil des ans, les membres club alpin français de l'Esterel ont démontré qu'un bénévolat bien organisé peut apporter une expertise fiable, une connaissance intime du terrain et une capacité de mobilisation efficace au service d'un patrimoine naturel exceptionnel.
Alors que le site classé de l'Estérel fait face à une fréquentation croissante, à des phénomènes climatiques extrêmes et à des pressions humaines multiples, l'action du club alpin français de l'Esterel prend tout son sens : protéger un territoire, c'est d'abord s'y engager concrètement. Un grand bravo à eux, et à toutes celles et ceux qui, au sein de notre fédération, œuvrent pour protéger ces espaces naturels qui nous tiennent tant à cœur.
Nettoyage de tags sur la plage du débarquement, avec une équipe de jeunes du CLJ (Centre de Loisir de la Jeunesse) en déshérence scolaire © Jean-Jacques Bianchi






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