Patrouille militaire française de ski alpin, troisième des JO de 1924 à Chamonix

Tout le monde a en mémoire les épreuves de ski de montagne lors des premiers Jeux Olympiques d’hiver, à Chamonix en 1924. Il s’agissait d’une épreuve avec montée à peaux de phoque et descente en ski alpin. C’était la fameuse « patrouille militaire », discipline par équipe qui ne disparaîtra du programme olympique qu’en 1948.

L’après-guerre verra la naissance des fameux « rallyes CAF-CAI ». Ce sont les véritables précurseurs de nos actuelles compétitions de ski alpinisme ; parcours chronométré, épreuve sur traîneau de fortune, descente et slalom encordés, bivouac... Ces épreuves étaient inspirées du rallye automobile, avec des parties chronométrées, entrecoupées de parcours de liaison et de tests techniques. Indéniablement, ils sont à l’origine de nos épreuves modernes de ski alpinisme ! 1978 verra le dernier rallye « CAF –CAI », après plus de trente années de succès et la découverte de nombreux massifs tant en Italie qu’en France.

Et puis pendant une dizaine d’années, le ski alpinisme de compétition sera dès plus confidentiel et le lot d’une poignée de passionnés et de quelques clubs tel le Club alpin français de Faverges et son rallye des Bauges qui deviendra plus tard « la Tournette ». Mais en France, comme dans le reste des Alpes, la période est au tout mécanique et tout béton, ; c’est l’époque de l’équipement à outrance ! Il faudra attendre le milieu des années 80 pour voir la naissance de nouvelles épreuves de ski alpinisme, départ en ligne et chronomètre montée et descente. 

Au niveau national puis européen, la discipline se structure avec un championnat de France en 1990 et une Coupe d’Europe en 1992. Et puis, une nouvelle étape est franchie en 1998 avec la prise en compte du ski alpinisme de compétition par l’UIAA. Cela équivaut à la reconnaissance  par le Comité International Olympique et ouvre pour cette fin de millénaire de nouvelles perspectives et peut-être un développement vers de nouveaux pays et d’autres continents.

En même temps, le nombre de coureurs progresse, les règlements de course s’affinent, le matériel évolue vers toujours plus de légèreté, mais aussi plus de fiabilité et de sécurité... Bref, le ski alpinisme trouve enfin sa maturité, d’autant plus qu’en France, Club alpin français et FFME semblent prêt à travailler ensemble pour le développement de la discipline.

Un demi siècle après sa disparition des Jeux Olympiques, le ski alpinisme serait alors prêt à retrouver sa place dans le mouvement olympique. Alors, à quand ce retour attendu par nombre de compétiteurs et qui marquerait la reconnaissance de leur activité ?  Mais revenons de quelques années en arrière. 

En 1994, le CAF décide d’apporter une aide à ses sportifs les plus performants et les plus brillants. Ce sera la naissance du Groupe Excellence en Ski-Alpinisme, suivi quelques années plus tard par des groupes Excellence en escalade, parapente et un groupe haut niveau en alpinisme. À charge pour ces groupes de porter le dynamisme du CAF et d’entraîner dans leur sillage les jeunes de leurs clubs en motivant de nouvelles vocations.

GESAN, promotion 2020-2021

Chaque année, une vingtaine de coureurs- jeunes compris- évoluent au sein du groupe, réfléchissent sur les méthodes et les techniques d’entraînement et peu à peu accèdent au niveau des meilleurs, aidés en cela par des partenaires qui depuis 2 à 3 ans soutiennent la démarche entreprise par le CAF. 

Au fil des années le Groupe Excellence Ski-Alpinisme a su démontrer qu’il était l’un des acteurs principaux du haut niveau et qu’il fallait compter avec lui. Présent sur toutes les épreuves tant en France qu’à l’étranger, ses coureurs collectionnent bien souvent les réussites et les podiums. Ils forment, de ce fait, l’ossature de l’équipe de France de ski alpinisme, avec en 2000, 6 athlètes issus du groupe Excellence !