La surfréquentation en question

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Le nouveau numéro de la Lettre du milieu montagnard (N°68 - Février 2022) est disponible. À la une : la surfréquentation…

Le terme de sur-fréquentation recouvre à la fois la dégradation de la faune et de la flore quand la fréquentation dépasse la capacité du milieu, mais aussi la dégradation de l’expérience même que le pratiquant est venu chercher en montagne, lorsqu’il n’y trouve pas le calme, le silence et la beauté espérés. La trop forte affluence peut aussi aggraver les conflits d’usage ou de relations avec les résidents ou les propriétaires des lieux. 

Comme le rappelle Marie-Laure Tanon dans son éditorial, la hausse de la fréquentation en montagne s’explique par des tendances de fond observées depuis une vingtaine d’années : développement de la randonnée à ski et de nouvelles pratiques plus intrusives comme le canyoning ou la raquette en forêt. Mais elle résulte aussi de facteurs plus récents comme la crise du COVID, qui a suscité une forte demande de loisirs dans la nature, concentrés sur la France, ou encore le développement de pratiques comme le "ruisseling" (remontée de torrents et ruisseaux en été en marchant dans leur lit).

Ce dossier sur la sur-fréquentation analyse plusieurs exemples illustrant les problématiques inhérentes au phénomène : Sixt-Fer-à-Cheval (Haute-Savoie), le Parc National des Calanques, et celui de la Vanoise. Ce dernier, où la fréquentation a explosé suite au premier confinement, illustre le lourd paradoxe auxquels sont confrontés ces espaces naturels : "D’un côté, les parcs nationaux et régionaux ont pour vocation de contribuer au développement économique des territoires dans lesquels ils sont implantés afin de répondre aux besoins économiques des populations locales, mais, autre versant du paradoxe, ils ont une vocation de protection de la nature dans un contexte de dégradation générale de la biodiversité. Or les phénomènes de sur-fréquentation entraînent des difficultés pour le milieu naturel à se régénérer, contribuent à un éloignement de la faune, génèrent des dégradations visuelles, multiplient les activités et banalisent des territoires réputés pour leur caractère exceptionnel."

Téléchargez ci-dessous la Lettre du milieu montagnard.