L'alpinisme à l'Unesco

Alpinisme à l'Unesco

L'alpinisme, à l'issue d'un vote organisé mercredi 11 décembre à Bogota (Colombie), a été inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l'Unesco.

Le dossier était présenté par la France, l'Italie et la Suisse (la Fédération française des clubs alpins et de montagne est membre du comité de pilotage).

L’inscription de l’alpinisme au Patrimoine culturel immatériel de l'Unesco (PCI) permettra une reconnaissance universelle à travers un label international, mais aussi la valorisation d’un savoir-faire, d’un savoir-être et de valeurs spécifiques ancrées dans la pratique depuis des siècles. Par ailleurs, la communauté montagnarde disposera d’un texte sur lequel on peut asseoir la défense de l’activité et de sa pratique. Enfin, concrètement, cela suscitera des engagements de la part des États et des structures associées, afin de préserver l’activité et les conditions de sa pratique.

Des mesures de sauvegarde sont envisagées pour préparer l’avenir, assurer la pérennité de la pratique, et la défendre.

Quatre grands axes ont été identifiés : 

- 1) une nécessité de transmission : l'alpinisme ne peut se définir que s'il est vivant, si sa pratique est transmise aux jeunes générations. Ses valeurs éducatives, telles que la prise de risque mesurée, "l'esprit de cordée", le respect du milieu naturel, sont essentielles dans une société qui tend vers l'aseptisation et la sécurisation à outrance.

- 2) une banalisation du terrain d’exercice : les aménagements de tous ordres rétrécissent l’espace, et surtout, altèrent le rapport étroit que l’alpiniste entretient avec la nature. L’esprit de découverte, l’immersion dans un environnement sauvage et la recherche d’un contact non médiatisé entre le pratiquant et son milieu tendent à s’effacer, et avec elles la culture de l’alpinisme.

- 3) une judiciarisation croissante, affectant professionnels, et aussi amateurs dans la recherche de la responsabilité. La cordée, traditionnellement, a toujours fonctionné sur le mode de la responsabilité partagée. C’est un élément culturel fort de l’alpinisme.

- 4) l’impact du réchauffement climatique, auquel les montagnes paient un lourd tribut : recul glaciaire, déstabilisation des terrains et écroulements parfois catastrophiques. Ils détériorent certains accès et itinéraires, décalent les saisons de pratique. 

 

Pour en savoir plus.

Le comité de pilotage
* Les États soumissionnaires : France, Italie, Suisse.
* Les Communes : Chamonix, Courmayeur, Orsières.
* les Club Alpins : Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM), Club Alpin Italien (CAI), Club Alpin Suisse (CAS-SAC).
* Les Associations nationales de Guides de haute-montagne : Syndicat National des Guides de Montagne (SNGM, France).

Visionnez la vidéo de la candidature