Yanis Cherquaoui

image

Qui es-tu ? D'où viens-tu ?
J'ai 23 ans et je suis originaire de Cholet dans le Maine-et-Loire. Je vis à Grenoble depuis quatre ans et demi.

Une profession ? Des études ?
Actuellement, je suis moniteur d'escalade à Grenoble.

Comment es-tu venu(e) à la pratique de la montagne ?
J'ai commencé l'escalade et la montagne quand j'étais au lycée, avec le club alpin de Cholet, ma ville natale. Je faisais partie de l'École d'aventure, qui permettait aux jeunes de suivre un stage de cascade de glace et un stage d'alpinisme estival par an. J'ai adoré découvrir des environnements si différents de ceux du Maine-et-Loire. À mes 18 ans, je suis parti à Grenoble pour suivre la formation de moniteur de canyoning, puis celle d'escalade. C'est à ce moment-là que je me suis mis plus sérieusement à la grimpe, sans pour autant aller en montagne. Il y a trois ans, un ami grimpeur m'a emmené faire ma première goulotte, dans le massif de Belledonne, au-dessus de Grenoble. Après une journée passée au rupteur* complet, j'ai compris ce qui me plaisait et c'est à ce moment-là que j'ai su que j'allais désormais consacrer tout mon temps libre à la montagne. C'est d'ailleurs ce que je fais depuis trois ans maintenant !

 

image

En as-tu une pratique professionnelle, ou envisages-tu d'en faire ton métier ?
J'ai loupé l'examen probatoire du guide l'été dernier. Pour l'instant, je me concentre sur ma pratique personnelle pour pouvoir profiter à 100 % de la montagne, mais j'envisage toujours d'en faire mon métier plus tard.

Quel est ton sport de montagne d'excellence ?
Je ne suis pas sûr d'avoir vraiment de point fort, mais ce que je préfère, c'est l'escalade et le mixte.

Quelles sont tes plus belles réalisations en montagne ?
Cette année, j'ai eu plus de temps pour moi, alors j'ai eu la chance de pouvoir faire des voies qui me faisaient rêver au moment où j'ai commencé l'alpinisme, comme la Colton-Mcintyre, 1000 m, ED V X4 P3 5+ M4+, aux Grandes-Jorasses (massif du Mont-Blanc, ndlr), la Directissime des Potes, ED+ 7c>6b A2 IV 3 M5, à la Meije ou encore la Makhnovtchina, ED+ 7b>7a+ V P3+ E4, au Pic Sans Nom (les deux dernières courses dans le massif des Écrins, ndlr).

Et celles que tu rêves de réaliser ?
Plein de voies me font rêver ! Difficile d'en choisir une en particulier, mais j'aimerais bien aller du côté des Drus et des Grandes Jorasses prochainement. Et aussi, découvrir des montagnes ailleurs dans le monde.

image

Une personne que tu admires ou à qui tu dois beaucoup ?
Guy Catroux du Club Alpin de Cholet, qui m'a fait découvrir l'alpinisme pour la première fois et qui m'a motivé à m'y consacrer pleinement. Bien sûr, ce bon vieux Guillaume Bonton, qui a accepté de m'emmener faire ma première goulotte, alors que la veille, je proposais de hisser les skis pour grimper léger. Sa pratique de la montagne faite de grandes aventures, comme la traversée des Alpes, donne à l'alpinisme une dimension plus grande que celle de sport. Une autre personne qui m'inspire : Sylvain Thiabaud, guide et professeur de sport à l'université de Grenoble. Hyper motivé, il n'arrête pas d'ouvrir de nouvelles lignes un peu partout. Il m'a traîné quelques fois dans ses aventures. Enfin, le grand Patrick Berhault, pour sa manière de voir la montagne et de la pratiquer.

Qu'est-ce qui t'as poussé à vouloir intégrer le GEAN ?
L'opportunité de rencontrer de nouvelles personnes, motivées pour aller se mettre des beaux chantiers en montagne ! Mais aussi de pouvoir échanger et gagner de l'expérience avec les coachs, qui sont pour moi des grands noms de l'alpinisme actuel. Je suis aussi très motivé par le projet de fin de formation : préparer une expédition, organiser sa logistique, expérimenter la haute altitude, découvrir d'autres montagnes, des massifs lointains...

Une anecdote croustillante d'une aventure en montagne à raconter ?
J'étais parti répéter une voie de mixte dans le bassin du Nant-Blanc (Massif du Mont-Blanc, ndlr) avec des copains. Toute la voie, nous étions persuadés de suivre le bon itinéraire. Après des longueurs toutes plus moches les unes que les autres, des mauvais coincements de lames, une arête à rallonge et une jolie nuit les pieds dans le vide, on décide de redescendre en face nord pour se rendre compte, une fois arrivés au pied, que nous étions à 200 mètres de la voie ! Nous avions compris pourquoi les dièdres parfaits ressemblaient plutôt à des mauvaises cheminées austères.

 

* Au rupteur complet : intense, en surrégime.

 

Suivre Yanis Chouraqui sur insta