L'eau en refuge, un bien commun – mais rare !

refuge du Couvercle rénové ©Vertical Flow / FFCAM Grâce à une réserve d'eau de 30 m2, un refuge rénové comme celui du Couvercle est capable de faire face aux périodes de sécheresse comme celle actuelle.
©Vertical Flow / FFCAM

Le faible enneigement de cet hiver, aux températures exceptionnellement douces, suivi d'un printemps chaud et sec, a entraîné une pénurie d'eau en montagne. Les impacts sur le milieu sont tristement visibles : niveaux des lacs très bas, zones humides asséchées, sources taries, etc.


Ce phénomène précoce et d'une ampleur inédite – les débits observés mi-juillet correspondent à ceux que l'on note généralement fin août – a déjà conduit à la fermeture du refuge du col du Palet (Vanoise). L'ensemble des propriétaires et gardiens de refuges sont, d'année en année, de plus en plus confrontés à cette problématique.


Actuellement, pour une très grande partie des bâtiments FFCAM, l'état de l'alimentation en eau est celui d'une fin de saison. Les problèmes sont particulièrement importants dans de nombreux secteurs, comme en Haute-Savoie, en Savoie, dans les Écrins, ou encore dans le Mercantour et le Verdon.

 

LE SAVIEZ-VOUS ?

Un refuge n'est pas raccordé aux réseaux d'eau potable.
Sa localisation en zone isolée et en altitude entraîne une vulnérabilité accrue en cas de pénurie d'eau, mais également des contraintes importantes de gestion et de fonctionnement pour ses exploitants. Il satisfait ses besoins en eau par une ou plusieurs sources d'approvision-nement tributaires des aléas météo (eau de source, de fonte, lacs, récupération d'eau de pluie) mais également grâce à des interventions coûteuses et complexes.

 

La consommation d'un usager en demi-pension dans un refuge oscille entre 20 et 80 litres en fonction de la qualité des équipements, de la gestion de la ressource par les gardiens et bien sûr du comportement de l'usager.

♦ Une douche, c'est une consommation minimale de 25 litres (pour 3 minutes seulement !)
♦ Une toilette de chat c'est une consommation de 1 à 3 litres
♦ La préparation d'un repas (cuisine, vaisselle), c'est 5 litres en moyenne
♦ Une chasse d'eau c'est 4 à 10 litres.

Les pratiquants ont donc un rôle important à jouer et peuvent contribuer à l'effort collectif en adaptant leur comportement : privilégier la toilette de chat plutôt que la douche, monter avec plus d'eau que d'habitude pour s'hydrater, utiliser les toilettes sèches plutôt que les WC humides, être très vigilants sur le gaspillage d'eau, etc.

Les propriétaires et gardiens de refuges s'efforcent de proposer de l'eau en quantité adéquate et de qualité suffisante en engageant un certain nombre d'actions pour répondre de façon temporaire aux pénuries constatées :

➔ Installation de cuves de stockage supplémentaires, pour pouvoir mettre de côté davantage d'eau dès que les conditions météo le permettent
➔ Gestion au plus près de l'eau par les gardiens : adaptation de la préparation des repas, économies d'eau pour l'entretien, etc. 
➔ Restrictions ponctuelles (suppression des douches, des toilettes humides lorsqu'il existe des toilettes sèches, etc.)
➔ Sensibilisation des usagers

Les propriétaires et gardiens se refusent, en revanche, à tout héliportage de cuves remplies d'eau vers des bâtiments où les sources d'approvisionnement seraient taries. Les périodes de gardiennage de certains refuges pourraient donc être écourtées si les conditions climatiques suivaient la tendance actuelle. 

 

Nous remercions les usagers de faire preuve de compréhension quant aux éventuelles mesures de restriction prises localement pour permettre aux refuges d'assurer une période de gardiennage la plus longue possible.

Sur le long terme, le réchauffement climatique va certainement accentuer la situation que nous connaissons actuellement. Les propriétaires des refuges ont déjà intégré cette nouvelle donne dans la rénovation des équipements et des bâtiments : amélioration de la connaissance des situations hydriques des refuges, réduction des besoins d'eau (mise en place d'équipements hydro-économes, intégration de toilettes sèches), optimisation du circuit de l'eau, intégration de capacités de stockage d'eau permettant une autonomie de plusieurs semaines, récupération des eaux de pluie, et vont renforcer les efforts en ce sens.

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Communiqué co-signé par : 

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